Selon Freud, le rêve est avant tout un travail. Travail de transformation des éléments inconscient en éléments conscients, ce qui, au passage, entraîne une déformation et donc une complication de la lecture…
Parmi les mécanismes, citons
– condensation : dire beaucoup avec peu de moyen, voilà l’objet de la condensation. Le contenu manifeste du rêve (pouvant tenir en 2 phrases) est laconique par rapport au contenu latent ou inconscient. Par exemple, le mot « couteau » peut désigner pour le rêveur un ensemble de pensées, souvenirs, affects à la fois arme de protection et menace, il peut en faire usage ou au contraire en être victime etc.
Autre exemple de condensation : le personnage composite : ex un collègue dans le rêve prénommé Martin (comme le meilleur ami du rêveur) qui pourtant, dans le rêve se met en colère comme le faisait son grand-père. Encore un autre exemple de condensation : l’apparition dans le rêve d’un néologisme.
– déplacement : c’est un glissement d’un intérêt d’une représentation sur une autre. Par exemple, c’est un détail du rêve qui en dira long. Dans la vie courante ce mécanisme est très visible quand certaines personnes arrêtant de fumer, se mettent à manger davantage ou à porter à la bouche des pastilles, allumettes etc. Le déplacement est aussi à l’œuvre dans les phobies : l’angoisse est alors déplacée sur un objet.
Le linguiste JAKOBSON met en lien déplacement/métonymie et condensation/métaphore
– figuration : le rêve est principalement sous forme d’images visuelles y compris les pensées les plus abstraites. Ces images sont largement utilisées en thérapie. Le rêve montre plus qu’il ne dit.
– scénarisation (ou élaboration secondaire): remaniement du rêve pour le présenter de manière cohérente et compréhensible.
Donc le rêve est avant tout un travail (arbeit) de passage de frontière entre conscient et inconscient, entre contenu latent et manifeste.