Depuis quelques années, j’anime des groupes de paroles en entreprise. A la demande de DRH ou de chef d’établissement, j’interviens en mode préventif d’une manière continue : un fois tous les 2 ou 3 mois ou en régulation s’il y a conflit et même traumatisme.
Groupe de paroles : relais de l’intelligence collective
Selon cette approche, l’intelligence collective rend l’organisation apprenante. Elle crée une intelligence collective. Comment ?
Serge Moscovici (1925 2014) inventeur de la psychologie sociale, montre notamment qu’il y a 2 types de consensus dans un groupe :
– Consensus de compromis : auquel cas il n’y a pas d’intelligence collective car la décision procède d’une sorte de moyenne du groupe. Ce compromis est plutôt pauvre.
– Consensus collaboratif où le consensus résulte d’une tension, d’une confrontation entre les idées des membres. Le consensus ici émerge, il n’est pas prévisible. Il crèee de la nouveauté et donc enrichit l’organisation d’elle même.
Condition du groupe de paroles
Le groupe doit être de petite taille : entre 8 et 10 participants maximum.
Un cadre de bienveillance, de respect de prise de parole, d’écoute est necessaire. Le maintien du cadre est du ressort de l’animateur. Une fois posé, en début de séance, il n’y a pas y revenir sauf manquement au cadre. Pour qu’il soit facilement accepté, le cadre doit être présenté comme une suite « d’évidences qui tombent sous le sens » du bien vivre ensemble. Le cadre ainsi proposé apporte sécurité, et non norme qui pourrait donner le sentiment d’infantilisation.
Le rôle de l’animateur. Le facilitateur n’est pas un chef !
L’animateur ou facilateur n’est pas un chef. Il ne dirige pas au sens hiérarchique classique : il fait circuler la parole, fait respecter le cadre et contribue à ce que le groupe s’oriente vers une solution, une idée, un compromis réunissant les sensibilités de chacun. Plus le groupe est impliqué plus les actions seront simples à mettre en place : les membres ne sont pas qu’informés des décisions, ils y contribuent !
De plus la présence du « chef » crée un biais cognitif dans le processus de pensée collective. Le groupe tend à suivre, à s’aligner sur les idées qui viennent du haut et donc du chef. Avec l’intelligence collective, c’est l’intéret de l’idée prévaut sur son auteur. Le quoi plutôt que le qui.
Une des forces de cette approche : est qu’elle réduit les conflits d’égo…