Mon avis a évolué sur la question, avec le temps et la rencontre d’autres professionnels.
Bien évidemment, le diplôme garantit un niveau de connaissances ainsi qu’une faculté à mémoriser, synthétiser, analyser, pour autant, il ne fait pas tout en matière d’accompagnement sur le terrain.
En effet : tout savoir des «opérations concrètes» de Piaget ne va pas permettre de répondre au désarroi de la maman déclarant «depuis que mon fils est né, j’ai des pulsions de morsure».
Je pense que c’est avant tout la qualité du travail sur soi qui garantit un accompagnement de qualité. Travail sur soi comme prérequis : c’est le cas des psychanalystes et travail sur soi permanent, en individuel ou en groupe selon la méthode que l’on pratique ou avec une autre, peu importe du moment que le thérapeute, tel un miroir, se polisse sans cesse afin de renvoyer une information la moins déformée. La supervision permet également cela mais ne suffit pas.
D’où vient cette importance du travail personnel ? C’est seulement sur les parts de soi conscientisées et réparées que l’on peut aider l’autre. La légende du Dieu Esculape (Asclépios) formé par Chiron (d’où dérive le mot chirurgien) le rappelle : c’est parce qu’il est a été blessé, puis qu’il s’est guéri, qu’il a le don de guérir. Il s’agit de l’archétype du « guérisseur blessé », présent aussi dans les traditions chamaniques où l’initiation passe des phases de mort et renaissance. Voir le texte de Jean Monbourquette.