Le Processus de symbolisation

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Au cours de la formation du psychanalyste, ou de la formation du psychothérapeute, la connaissance du Processus de symbolisation est essentielle. Tout au long de la thérapie, le psychothérapeute contribue à rendre conscient son patient de ce processus et à le mettre dans le mouvement de symbolisation et donc de croissance.

Le psy connait ce processus et s’appuie dessus. Il sait qu’une phase d’équilibre succède à une phase de déséquilibre voire de déprime/dépression auxquelles succède une prise de conscience qui amènera de nouveau à un sentiment d’équilibre etc. Nier ce phénomène de transformation est impossible, la vie se charge d’amener des éléments nouveaux qui obligeront à se remettre en question. Même si une personne n’a pas conscience du processus, il s’applique tout de même.

La croissance de l’être, passe par un processus de symbolisation constant.

Le processus de symbolisation est un processus par lequel l’Homme passe de l’indifférencié au différencié, en prenant conscience d’éléments inconscients en les ramenant au conscient par des « prises de conscience ». Plus l’homme symbolise plus il est conscient de lui-même et il plus advient en tant que sujet.

Le symbole est un mode exclusif de communication entre conscient et inconscient. Tout ce qui provient de l’inconscient est symbolique par la censure qui s’applique.

Le symbole a un sens général et un autre sens spécifique (personnel) pour l’individu, celui-ci sera projeté depuis son monde intérieur, depuis son registre symbolique. Par exemple, tout le monde souhaite accéder à l’abondance mais chacun illustre l’abondance par des mots différents. La valeur symbolique d’un objet dépend de « l’investissement » (de la force de la projection) de l’individu ainsi, un porte monnaie en cuir peut sembler un objet désuet presque à jeter pour l’un alors que pour l’autre cela sera l’objet qui lui rappelle son grand père.

Le symbole représente et rassemble deux choses à la fois. Un venant du monde intérieur l’autre du monde extérieur. Un du monde imaginaire l’autre du réel.

 

Processus de symbolisation et confiance en soi

 

Le Processus de symbolisation permet de rendre au passé. C’est donc un facteur de guérison.

Plus il y a d’expériences plus le registre symbolique s’étoffe. Toute expérience nouvelle est reliée à une autre. Elle est donc interprétée, mémorisée selon une expérience antérieure qui sert de référence.

Or certaines expériences ébranlent la personnalité. Vivre expose à des risques de déconvenue, deuil, déception et renoncement. La sécurité intérieure permet de passer les épreuves. La sécurité extérieure, par un contrôle permanent est illusoire sur le long terme et amène rigidité.(fixation sur des habitudes, manières de faire ou de penser, rituels)

Pour schématiser, on peut dire que la sécurité intérieure dépend du monde émotionnel et tandis que la sécurité extérieure dépend de la volonté. La volonté est nécessaire mais pas suffisante à l’équilibre. Le monde émotionnel, branché sur le monde pulsionnel est plus fort. Donc l’homme a à travailler sur son monde intérieur s’il veut croitre.

Plus la personne s’investit dans un contrôle extérieur (pensées actes privilégiant le matériel, importance de l’apparence, rôle des habitudes…) plus elle témoigne d’une fragilité interne. L’être humain dans l’évolution a perdu son exosquelette : il a intégré une ossature qui lui permet de se tenir droit. Plus l’homme avance sur son chemin plus il acquiert de l’expérience, enrichit son registre symbolique. Ceci ne va pas sans risque. Aller vers de l’inconnu développe la solidité intérieure et fait gagner en liberté et en souplesse.

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Processus de symbolisation mène au Soi

La vie serait un long chemin entre l’indifférencié primordial au Soi (réalisation de toutes les instances psychiques)

Selon l’ontologie (et la vision du temps orientale), le chemin forme un cercle spirale et non une ligne. A mesure qu’il chemine, son moi se renforce ce qui lui permet d’intégrer en conscience des épreuves plus difficiles plus effractantes.

Dans le processus thérapeutique on commence par l’actuel puis abordons l’adolescent puis l’enfant et enfin accédons à l’archaïque. Chaque étape consolide et permet l’accès à l’autre étape. La dernière étape concerne les phases primaires ou précoce plus fragile où le Moi est encore immature, sans repères et proche de l’indifférencié maternel.

Les résistances sont là pour aussi freiner l’accès brutal à des éléments trop intimes. Les prises de conscience sont faites à mesure que le moi peut les intégrer, à mesure que le Moi se consolide.

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