Psychosomatique : le principe de conversion

Conversion organique

psy-conversion

Ce terme désigne la transformation du conflit psychique en une pathologie.

La conversion est employé par Freud en 1894 /95 pour rendre compte du saut du psychisme dans le soma (paralysie de type hystérique).

La maladie serait alors une traduction cellulaire, tissulaire, organique ou comportementale d’une activité conflictuelle psychique ayant dépassé un certain seuil de tolérance.

Le dépassement du seuil psychique  peut intervenir à la suite d’un choc émotionnel ou  des préoccupations intenses sur une très longue période.

Quelques signes de dépassement du seuil : apparition des troubles neurovégétatifs : boule dans la gorge, crampe intestinale, palpitations sueurs … en tant que tels ils sont insignifiants mais deviennent problématiques si la situation qui les génère dure et si la personne se sent sans issue.

 

Types de conversion :

  • – par saturation conflictuelle : i.e. imprégnation à l’extrême,

Ex : une seule préoccupation  ne trouvant pas de solution et engendrant ruminations et inquiétudes fortes

  • – par syndrome d’épuisement (terme de PJ Thomas Lamotte « Ecouter et comprendre la maladie »

qui suit un  conflit dans les 6 mois. Pour l’auteur cela signifierait  qu’on dispose de six mois pour trouver une solution, sinon la conversion physiologique se met en place pour soulager l’individu.

  • – par conversion répétitive à minima

ex : scénario de vie où apparaît une multitude de mini psychocs centrés autour de la même thématique. Siège de certaines maladies chroniques

  • – 3 types de décisions suite à un stress : lutte, fuite ou inhibition de l’action. Henri Laborit

C’est dans l’inhibition de l’action  que s’installe la maladie : « la maladie est due à une inhibition de l’action dans un contexte de soumission ». La personne ne peut évacuer son stress par une fuite ou une attaque, elle absorbe le stress jusqu’à un certain point. Cette situation est typique de certains conflits psycho-sociaux des entreprises :  un salarié mal dans son service mais ne « pouvant » pas changer par peur du chômage.

 

Esprit critique et modération

Il faut prendre garde à la lecture du « tout psy ». Derrière certains maux qui se pretent fort bien au qualificatif  de « psychosomatique » (ex cystite à répétition ou autre) il y a parfois de réels problèmes physiologiques associés pas encore ou mal diagnostiqués.

A l’extrême ce raisonnement peut être dangereux : une personne arrêtant sa chimiothérapie pensant que le problème psy est résolu.

A une même difficulté les individus réagissent avec un niveau de stress très différent. Il y a une inégalité de résistance face au stress.

Dans la pratique clinique il est observé que c’est surtout la résonance personnelle qui donne l’intensité de l’impact émotionnel.